Je démarrai lentement ma voiture. Beaucoup trop lentement même, de peur qu'elle ne flanche une nouvelle fois. Avec soulagement, le moteur se mit à gronder et je pouvais enfin sortir cette voiture de mon garage en paix.
Au bout de quelques minutes de route, je ne pus m'empêcher de chanter la chanson qui passait à la radio, une chanson que j'appréciais ces temps-ci. I'm on the edge of glory, And I'm hanging on a moment of truth, Out on the edge of glory, And I'm hanging on a moment with you ! Je baissais le volume en passant devant le petit marché de la ville : et oui aujourd'hui nous étions jeudi. Puis la remontais assez fort juste ensuite. J'accélérais un peu en voyant les minutes s'écoulaient beaucoup trop rapidement à mon goût et arrivais quelques instants plus tard devant le lycée McKinley.
J'attrapais mon sac, sortais de la voiture et la fermais. Alors, je traçais ma route jusqu'à l'entrée de l'établissement. Mais je me stoppais en passant près du secteur des poubelles : secteur assez réputés chez l'équipe de sport du lycée. Je secouais la tête. Quand est-ce qu'ils allaient enfin se décider à grandir ? Arrivée assez près de l'un d'eux ayant les bras levés et riant, je lui tapotais l'épaule. Il se retourna vers moi et je pus alors voir son sourire s'effacer petit à petit. Ainsi que ceux présents sur les visages de ses amis. « Puis-je savoir ce que vous faites ? » Ils baissèrent tous les yeux. Quelle synchronisation ! « Et en plus vous n'assumez même pas ! Non mais je rêve ! » L'un d'eux se détacha du groupe et vint se placer face à moi. « Bien sûr qu'on assume, contemple. » Il se sortit de ma vue et je pus être aux premières loges de leur complot : l'élève qui se trouvait entre leurs mains tomba dans un cri au milieu de la poubelle. J'en retins un tout en m'avançant vers la benne. Je me mettais sur la pointe des pieds, étant de nature petite, et tendais une main vers la jeune victime mal en point au milieu de tous ces déchets. Je la sortais de là et regardais les jeunes hommes nous toisant sans retenue. « Et donc vous n'allez pas m'en vouloir si j'assume tout autant de vous envoyer tous sans exception chez le principal Figgins ! Dépêchez-vous ! » Je me tournais ensuite vers la personne à côté de moi, encore un peu secouée. « Ca va ? » Elle acquiesça et me sourit. « Oui, j'ai l'habitude à force : c'est la troisième fois cette semaine. » Je soupirais et souriais à mon tour. « J'essaierais d'arriver toujours les jours à la même heure, peut-être que ça pourra éviter d'autres débordements. »
Nous nous quittâmes sur ces derniers mots et j'entrais enfin dans l'enceinte du lycée. Je parcourais le long couloir principal et saluais quelques élèves avec lesquels il faudrait que je discute par la suite. Je souriais à Quinn Fabray au détour d'un couloir et continuais. Mais je me retournais finalement : deux mois sans avoir parlé avec cette jeune femme sympathique et avec qui j'ai une petite complicité, s'était beaucoup trop long. Je repartais vers elle alors qu'elle ouvrait son casier. « Salut Quinn. Tes vacances se sont bien passées ? »

A mon approche, elle referma son casier et nous nous mîmes instantanément à marcher le long des couloirs, au milieu des dizaines d'élèves se pressant de ranger leurs propres affaires dans leurs casiers. Quinn avait quelque peu changer durant ces vacances. Déjà, je trouvais qu'elle avait grandi ou bien j'avais perdu des centimètres. Mais le plus flagrant était qu'elle souriait comme presque jamais elle n'avait souri l'année précédente. Même lorsqu'elle croisait des personnes qu'elle n'appréciait pas forcément ou autre, elle souriait. Les vacances lui avaient apparemment fait beaucoup de bien et j'étais très heureuse pour elle. Ce qu'elle avait vécu l'année passée n'était pas ce qu'une jeune adolescente comme elle aurait dû vivre. Je l'avais soutenue autant que je le pouvais même si cela a été dur à accepter pour elle. Mais je me suis accrochée ! Et j'ai réussi à l'accompagner jusqu'au bout de cette petite période de sa vie. « Hey, et bien on peut pas dire que s'était l'éclate, remise en forme oblige, mais disons que c'était nécessaire pour moi, après la grossesse de me remettre d'aplombs. Et toi alors ? » C'est sûr que son été n'avait pas dû être de tout repos. J'avais de la peine pour elle. Elle n'avait pas souhaité tout ce qui s'était passé et elle avait dû traverser cette épreuve seule. Sans ses parents. Je lui adressais un sourire compatissant.
Mes vacances à moi ? Elle n'avait pas été très joyeuse mais d'un grand repos. Ce dont j'avais grand besoin après une année comme celle que j'avais passée. « Mes vacances se sont bien passées. Même si j'ai souvent accompagné ma mère sur la tombe de mon père, ce qui les a pas rendus aussi heureuse que je le voulais. » Je pinçais les lèvres et repensais aux nombreuses larmes qu'avaient eu ma mère en arrivant devant la pierre épaisse et droite. Je secouais la tête : ce n'étais pas le moment de penser à au négatif. Nous étions tout de même le jour de la rentrée ! « Et j'ai bien évidemment pensé à Sydney. » Je me retenais de rire devant le regard qu'elle m'adressa elle devait s'en douter.
En échange de l'aide que je lui avais apporté durant plusieurs mois, Quinn m'avait proposé d'être une sorte de confidente pour moi et de m'aider à propos des garçons. Car elle était beaucoup plus douée sur ce sujet-là. C'est vrai que je n'étais pas du genre à aller vers eux du premier coup et donc que je passais sûrement à côté de pas mal d'histoire (romantique comme je me les imaginais) d'amour. Je lançais un regard complice à Quinn tout en continuant à contourner les nombreux étudiants.